Quel montage pour ses chaussures ? | Première partie de notre guide pour bien choisir ses souliers

Cousu Goodyear, Blake ou soudé, vous avez peut-être entendu ces termes chez votre chausseur préféré sans vraiment en saisir le sens. Le montage d’un soulier décrit la technique permettant de solidariser la semelle avec le reste de la chaussure. Il est garant de sa solidité, de son confort et de sa durée de vie. Si on a tendance à penser que le cousu le plus résistant est forcément le meilleur, vous allez voir que la réalité est plus subtile. Alors, quel montage choisir pour ses chaussures ? Nous avons eu envie de revenir sur les procédés de fabrication les plus populaires et les plus qualitatifs. Nous vous en dévoilons les différentes techniques et nous passons en revue leurs avantages.

Cousus Goodyear, Stormwelt et Norvégien : les indestructibles

Résistant au temps et aux intempéries, ce sont des montages durables qui peuvent toutefois alourdir la silhouette du soulier masculin. Le Stormwelt et le Norvégien restent réservés aux chaussures spécialisées professionnelles ou de loisir comme les bottes de campagne. Lorsqu’il est mixé à un soulier plus raffiné il peut lui apporter un contraste et une rugosité intéressante. Le Goodyear peut être utilisé dans de nombreux modèles, du richelieu élégant à la boots sportive. La maison Caulaincourt propose d’ailleurs des souliers pour hommes habillés et raffinés montés de cette manière, comme le mocassin à pompons Repello II, par exemple. L’ingéniosité de ces techniques vient de l’utilisation d’une trépointe. C’est une bande de cuir qui renforce le montage et protège la zone la plus sensible du soulier en empêchant l’eau de s’y infiltrer. Le bottier ajoute également une couche de liège au sein du mur de montage, entre la première et la semelle d’usure, qui peut être changée lors du ressemelage. Elle apporte de l’amorti et absorbe l’humidité.

L’indétrônable Goodyear

Appelé cousu trépointe quand il est entièrement réalisé à la main, le Goodyear est un montage robuste et étanche très populaire. Son nom vient de la machine qui permet de le réaliser. Victime de sa réputation, il est très souvent imité par des fabricants peu scrupuleux qui utilisent ses caractéristiques esthétiques pour tromper le consommateur. Vous pensez acheter un soulier de qualité et vous vous retrouvez avec un collé bas de gamme ou un cousu très mal réalisé et donc sans intérêt.
Qu’est-ce qu’un cousu Goodyear ? C’est un montage à double couture : la première lie la trépointe à la tige et à la semelle de propreté ; la seconde la lie à la semelle d’usure. C’est donc la couture qui fait toute la différence. Elle doit être réalisée dans les règles de l’art avec du fil de grande qualité. Un soulier avec un montage Goodyear est fait pour durer. Il vous faudra plusieurs ports pour le faire, mais il vous ira alors à la perfection. Et ça tombe bien, car il est ressemelable à l’infini. Le bottier n’aura qu’à découdre et recoudre la trépointe, sans toucher à la tige. Ses qualités techniques et sa renommée en font un cousu très demandé, mais son esthétique singulière reconnaissable et sa rigidité peuvent ne pas convenir à tous les modèles.

Stormwelt ou Norvégien ?

Ces deux montages sont des variantes du Goodyear et on les confond tellement qu’on utilise souvent le nom de l’un pour désigner l’autre. Encore plus robustes et longs à réaliser, ils sont plus coûteux, ce qui explique leur rareté. Sachez également qu’ils sont plus rigides. Leur étanchéité remarquable en fait les cousus idéaux pour les chaussures de campagne ou dont la vocation est de résister aux intempéries sans broncher. Dans les deux cas, la trépointe prend la forme d’un Y horizontal. La partie supérieure de ce Y est cousue à l’extérieur aux petits points, la partie inférieure sert à réaliser le cousu Goodyear expliqué plus tôt. C’est grâce à cette trépointe que la chaussure sera plus étanche. Dans le cas du cousu Norvégien (ou Goyser), la couture extérieure est visible et réalisée avec un fil spécial. On ajoute même une semelle entre celle d’usure et la première de montage pour rendre l’ensemble encore plus résistant. Vous trouverez parfois des chaussures avec une couture extérieure tressée. Il s’agit simplement d’une variante esthétique du Norvégien. Vous souhaitez découvrir la force de ces montages dans des modèles esthétiques et masculins ? Notre collection de bottines a de quoi vous séduire. N’hésitez pas à demander conseil à nos équipes.

Quel montage pour ses chaussures ? La polyvalence du cousu Blake

C’est le montage de chaussures le plus populaire et donc le plus difficile à trouver quand on cherche de la qualité. Là encore, tout est question de technique, de compétences et de matières. Un Blake réalisé rapidement avec un fil médiocre sera aussi intéressant qu’un simple collage. Elle consiste à coller la semelle à la tige puis à coudre ensemble cette dernière, la première de propreté et la semelle d’usure. La première de propreté, comme pour un Goodyear, peut être entière ou non, ce qui permet de sentir la couture à l’intérieur du soulier. La difficulté vient de l’exécution : les points doivent être parfaits et le fil résistant. Un Blake irréprochable sera réalisé sous gravure (et donc invisible à l’œil.) avec un fil poissé pour garantir une meilleure étanchéité. L’avantage de ce montage est sa grande souplesse, mais aussi sa durée de vie excellente s’il est bien fait. Un beau cousu Blake est ressemelable plusieurs fois. Il est polyvalent et sied à tous les types de souliers, c’est pourquoi la maison Caulaincourt a fait appel aux meilleures manufactures pour la fabrication de ses modèles en cousu Blake.

Le montage Bolognais : priorité à la souplesse

Si c’est un cousu réputé fragile, il est remarquablement confortable, au point que vous pourrez enfiler immédiatement certains modèles sans ressentir la moindre gêne.
Chez Caulaincourt, nous sommes très fiers de proposer du cousu Bolognais qui prouve la robustesse des meilleurs montages. Plusieurs centaines de paires vendues il y a plus de dix ans n’ont toujours pas été ressemelées. C’est une variation du cousu Blake. Sa souplesse vient de l’absence de première de montage. Elle est remplacée par la doublure, qui est tubulaire, c’est-à-dire qu’elle fait un tour complet de la chaussure, au lieu d’être restreinte à la tige. Elle est cousue à la semelle d’usure. Elle forme alors comme un gant autour du pied. Chez Caulaincourt, nous l’utilisons pour la confection de souliers masculins légers et élégants à porter tous les jours, à l’image de notre Opéra, un richelieu Balmoral au confort ultime que nous déclinons même dans une version estivale en cerf grainé.

Une question de cohérence avec le soulier

Chez Caulaincourt nous nous extrayons des « guerres de religions » concernant le montage, en proposant une grande majorité d’entre eux. Notre conviction, c’est qu’une technique est intéressante en fonction de l’usage prévu pour la chaussure. Nous allons donc privilégier le cousu Goodyear ou Norvégien pour nos boots d’hiver, car cela nous semble plus adapté à l’usage que nos clients vont en faire. Pour nos souliers légers, réservés à la période estivale nous allons choisir le cousu Blake ou le Bolognais pour vous faire profiter de leur souplesse. Quant aux souliers habillés, nous allons alterner entre le Blake sous gravure ou le Goodyear en fonction de l’esthétique souhaitée. Tout est question de cohérence entre la technique, l’esthétique du soulier et l’usage.

Choisir le montage de ses souliers habillés ou de loisir est important. Vous avez désormais une meilleure idée des caractéristiques de chacun et vous pourrez opter pour celui qui vous convient le mieux. Il n’est pas toujours facile de reconnaître une technique de fabrication, et encore moins évident d’en déterminer la qualité, mais nous espérons que nos quelques conseils vous aideront. Nous restons à votre écoute et nous répondons à vos questions, dans nos boutiques comme en ligne.